Mes années en 2 et en 7

Publié le par Douceur du Soir

Cléo m’a lancé un défi dans son dernier commentaire, et je profite qu’en ce moment j’ai vraiment rien à glander faire au lycée pour le relever. Donc, mesdames et messieurs, en cette année 2007, je vous livre tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les autres années en 2 et en 7 de ma vie.

1972
Je suis pas encore née. Suis pas sûre mais je crois que mes parents sont en Turquie, enseignant au lycée français d’Istambul. Ils ont une radassière dans leur appart’, comprenez un paquet de coussins sur lesquels on peut s’affaler pour regarder les bateaux passer sur le Bosphore.

1977
De retour de Turquie, mes parents avaient assez de points et ont été nommés à Marseille. On habite un appart au premier étage d’une maison des Olives, y’a une terrasse-balcon qui en fait le tour, et c’est là que je fais mes premiers pas en trotteur. En novembre j’ai 18 mois et j’ai maintenant une petite sœur. 

1982
Mes parents ont trouvé très malin de faire un petit frère aussi, afin de bénéficier des réductions famille nombreuse. Pour le moment il n’est pas très bavard, et ne réagit pas quand on lui demande de nous tirer les cheveux.
On a déménagé et on habite maintenant un petit village pittoresque avec plein de parlaren provencau qui vendent des galettes racies pour la Saint Eloi.
Niela Megan-Telellut et moi partageons une chambre, on dort dans des lits superposés et on fait un roulement pour dormir dans le lit du haut. Au fond de la maison, il y a la cochonnière, géniale salle de jeux avec LA malle de déguisements. C’est fou ce qu’on peut s’amuser avec de vieilles frinques des années 60-70 !
Je suis en CP, et j’ai enfin une scolarité normale après les diverses maternelles par lesquelles je suis passée (déménagement + hôpital obligent). Ma meilleure copine s’appelle Marion, et je joue à Starwars dans la cour de récré avec un garçon dont je ne me souviens plus du nom.
1er séjour à l’étranger, trois jours à Londres : découverte d’immenses magasins de jouets, première expérience d’un planetaium, et last but not least un pigeon se pose sur ma tête en plein Traffalgar Square.

1987

Le petit frère a grandi, parle, et n’a plus besoin qu’on lui tende des mèches pour tirer les cheveux de ses sœurs, il le fait très bien tout seul. Je suis en 6ème, je prends le bus de ramassage et je fais partie de la chorale, la prof est un véritable dragon de pain d'épice mais on chante à l’opéra. J’ai plein de nouvelles copines, on écoute A-HA et Mylène Farmer et on se croit super in. Avec les cousines qui habitent Marseille on fait des échanges d’enfants et des enquêtes policières (celle du billet de 20 francs restera dans les annales, mais ne me demandez pas de quoi il s’agit, c’est classé top-secret). Le dimanche, Papet et Mamette nous rendent visite, et Papet annonce systématiquement "Il y a de l'orage dans l'air" en posant sur la table la boîte de petits fours (au moins un éclair au chocolat, et les autres tous différents pour le plaisir des disputes) de chez Louis XVI, son pâtissier.
J'ai commencé à apprendre la flûte traversière l'année dernière, mais un appareil dentaire viendra ralentir mes progrès. Pour faire comme les copines, je me suis mise au tennis, mais on peux pas vraiment me qualifier d'athlète.
A la fin de l’année scolaire, Mamette nous emmène Cléo et moi à Paris, on prend le bateau-mouche pendant que mon cousin Wain Suvot passe son bac de français. On passe régulièrement une partie des vacances d'été à Roussas, où à une époque on avait entrepris avec les cousines de colorier au feutre tous les cailloux de la terrasse ; quand les cousins parisiens sont là-bas en même temps que nous ils font des barrages sur le ruisseau juste avant d'arriver à la maison pour bloquer les voitures. Une autre partie des vacances d'été se fait à Opoul, où y'a décidément pas grand chose à faire, heuresement que la plage n'est pas si loin que ça...
1992

Le planetarium londonnien et une colo scientifique 3 ans auparavant ont dû laisser quelques traces, je suis maintenant en 1ère S et je veux devenir astrophysicienne. Le prof de physique est trrrrrrrrrrooooooop craquant. Avec Liz Exolieromu, Velia Ratterem, Adamek Ratipinne, Lucian Onentra et Amabil Ziench (3 filles et 3 garçons mais un seul couple) on refait régulièrement le monde et on pourrait très bien dire qu'on est des langues de pute vipère.
Y’a eu des travaux à la maison, la cochonnière n’existe plus, mais j’ai maintenant ma chambre à moi, avec une entrée qui donne sur le balcon, et l’activité favorite de mon frère et ses copains est de m’empêcher de tourner en rond. Pour obtenir qu'on fasse un minimum dans la maison Maman a instauré un carnet des tâches avec un roulement. A table, j'ai la place du pigeon que je déteste et quand je demade à mon frère "Tu peux me passer l'eau ?" il répond je peux sans rien faire, il se croit super malin. J’ai une correspondante brittanique, et nos sœurs respectives s’écrivent aussi. Je suis allée la voir il y a deux ans, et elle est venue l’été dernier à Marseille. Nos parents ont décrété qu’il n’y avait pas de raison que seules les djeuns se connaissent, et on passe l’été 92 tous ensemble en Ecosse.

1997
J’ai eu mon bac C avec mention ("malgré" un voyage en Russie et un autre aux USA qu’un prof de maths crétin avait déconseillés), grâce à la physique et aux langues, mais j'ai découvert entre-temps que l’astronomie c’était plus de maths que de physique, dommage. Puisque c’est comme ça, je décide de faire de l’espagnol, tiens. Je suis en maîtrise et je travaille sur un sujet de littérature arabo-andalouse médiévale qui n’intéresse que moi. Avec ma nouvelle bande de copains-pines de la fac, Guiomar Jetreste, Naomi Sacourbok, Egin Erpirivez et Evie Delotese on s’est portés volontaires pour faire du monitorat à la Bibliothèque de Section, où presque personne ne vient jamais. C'est l’occasion pour nous de découvrir internet et les emails. Surtout qu’Egin passe une partie de l'année au Pérou et Evie au Mexique, faut bien communiquer. De mon côté, je compte plus les voyages en Espagne depuis les vacances d'après le bac. A Noël, j’abandonne presque définitivement ma fréquentation du restau-U car on vient de m’offrir un mini-four, je vais donc pouvoir faire des gratins dans ma chambre d’étudiante. Et à l’occasion de persiflages en Dolby-stereo-surround, Naomi Sacourbok déclare officiellement Guiomar Jetreste mon grand frère.
Etre en maîtrise, ça veut aussi dire presque pas de cours, j’en profite donc pour me remettre à la flûte, et je découvre l’Harmonie Municipale, qui répète une fois par semaine à à peine 10 minutes de chez moi. Mon cercle d'amis s'élargit, et je recycle mes blagues à 2 balles,
avec les trompettistes et les cornistes on fait des échanges de BD pendant les répèts, sans parler des coups pendables que nous faisons régulièrement au chef.
Je suis aussi monitrice de colo, et ça occupe plusieurs de mes vacances, je rencontre plein de gentils animateurs sympas et les cinquièmes sont mémorables. A l'occasion d'un stage de voile je retrouve même Lolita Rencacose qui est mono d'optimiste.

2002
J’ai réussi le CAPES il y a deux ans, et après mon année de stage à Gardanne, me voilà exilée dans un collège de banlieue parisienne. C’est l’occasion de renouer avec ma cousine Cléo, parisienne depuis déjà 3 ans. Elle me fait découvrir le commerce équitable et le ciné presque gratuit grâce à une cacarte d’adhésion, et je revois au moins sept fois Le fabuleux destin d’Amélie Poulain. Je trouve aussi une harmonie municipale pas trop loin de chez moi, en manque chronique de flûtistes, j’y suis donc accueillie à bras ouverts. On m’embrigade également pour un autre ensemble de musique, la garde impériale où on joue de la musique napoléonnienne en costume de grognard. S'y cotoient des fachos concons et des coco sympas qui arrivent en sifflant l'Internationale, le mélange est plutôt intéressant. Dès mas première répèt', un tambour prévient un trompettiste de pas sortir avec moi, ils veulent pas perdre leur nouvelle flûte. Je me demande si c’est du lard ou du cochon et où je suis tombée. (J'ai appris plus tard que le trompettiste en question était sorti avec une flûtiste quelques années auparavant et qu'elle avait quitté l'harmonie quand elle l'avait plaqué...). 10 jours plus tard, je vais au ciné avec ledit trompettiste voir une daube de Tom Bouse que j'avais déjà vue, et on commence à sortir ensemble. Il trouve rien de mieux que de m’annoncer qu’il est possible qu’il parte au Japon l’été suivant. Ben voyons, il pouvait pas trouver plus près, et une langue plus facile ! Il m’initie au jeu de rôles et me fait rencontrer d’autres copains, en particulier les habitants de la Maison du Bonheur. On profite un maximum du peu de temps que nous avons ensemble, au bout d'un mois il s'installe chez moi, nous partons en Espagne pour les vacances de Pâques et faisons partie des vilains pas beaux beurk qui n’ont pas voté au 1er tour des présidentielles. A notre retour il a la confirmation qu’il part au Japon, nous passons le week-end de Pentecôte à Amsterdam. A partir d’août je suis seule et je pleure beaucoup, je me mets au japonais, je fais des lignes d'idéogrammes entre mes cours et quand je suis à la maison je suis scotchée sur le net et en particulier un logiciel de papotage en direct. Pendant les vacances de Noël je m’envole pour mon plus long voyage en avion, à la découverte du pays du soleil levant, je visite plein de choses, et surtout, on se PACSe au consulat à Tokyo juste avant mon retour en France.

2007
Le Japon n’est plus une nouveauté, c’est la 4ème année que j’y vis. Grâce au Programme JET, je suis prof de français et d’anglais dans un lycée japonais, et depuis l’année dernière je fais même aussi un peu d’espagnol. Ouh là, dur dur de s’y remettre, le japonais a petit à petit pris toute la place occupée dans mon cerveau il y a quelques années par le castillan... L’hiver s’éternise et du coup on voit plutôt les mauvais côtés du pays, on envisage de rentrer bientôt mais j’ai quand même ressigné pour un an. Plein d’endroits à voir d’ici là, le Mont Fuji, Kyûshû, Hokkaido, Okinawa ne serait-ce que pour le Japon, et puis encore beaucoup de pays en Asie du Sud-Est, le Laos est haut placé dans la liste des candidats des vacances d’été... Le JdR bat son plein, on joue presque tous les week-ends avec des Français ou des anglophones, quatre parties sont en cours et je suis enfin devenue maître de jeu. En novembre, Niela Megan-Telellut fêtera ses 30 ans.

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